mercredi 17 décembre 2008
Marchands ? Et pourtant...
mercredi 10 septembre 2008
Touzelle, céréale oubliée et pourtant...
samedi 30 août 2008
"Vous entrez dans le Pays Cathare" ! Et pourtant...
La première intention des décideurs qui ont eu les moyens de faire poser ces panneaux est purement d'ordre marketing : le produit Cathare est différenciant, il est vendeur, il plaît et il attire le chaland. Nul doute à ce sujet et pourtant...
Si aujourd'hui en 2008 des hommes et des femmes décidaient de vivre en suivant les enseignements originels du Christ, soit dans la plus grande simplicité, la non violence, la tolérance et par dessus tout "l'égalité", les laisserions nous vivre en paix ?
Serait-il signalé aux abords des autoroutes "ici vivent les bons hommes et les bonnes femmes" ?
Fabriquerait-on toutes sortes de produits en leur accolant l'étiquette publicitaire "produit dont raffolent les bons hommes !" ?
Les légendes ne devraient servir qu'à ceux qui véhiculent l'émotion (écrivains, compositeurs, conteurs, troubadours...) et non aux marchands. Rappelons-nous d'ailleurs que ce même Jésus les avait chassés du temple...
Si nous pensons aux Cathares en visitant tous ces sites, magnifiques d'ailleurs et qui méritent donc bien toute notre attention, pensons surtout à toutes les souffrances qu'ils ont endurées. Ils ont été l'objet de la pire de toutes les violences. Celle qui vous touche au fond de votre être, au fond de votre plus grande motivation à Vivre : la foi. La foi dans l'autre, la foi dans l'Amour. Lorsque ces bons chrétiens ont été persécutés et qu'ils ont subi la "Sainte Inquisition" le feu a dû quelque part être une délivrance face aux interrogatoires de Jacques Fournier et autres Inquisiteurs bien pensants.
C'est peut-être cela qui devrait être écrit sur ces beaux panneaux.
P.S : A lire absolument :
"Cathares : La contre-enquête" de Anne BRENON et Jean-Philippe de TONNAC. Anne résume le tout dans une superbe phrase "la réalité est bien plus belle que le mythe". (Albin Michel)
"Les Cathares" Jean-Louis GASC (Editions Trajectoire)
samedi 23 août 2008
Un moulin à vent n'est pas une télévision ! Et pourtant...
Les gens entrent dans le moulin se suivent et ne se ressemblent pas.
Toutes sortes d'attitudes, de regards se succèdent.
Les questions fusent, les émotions aussi.
Les plus belles sont celles des enfants.
Certains sont captivés, statiques. Même les paupières en perdent leur fonction première.
D'autres sont émus, sourient sans raison objective.
D'autres ne voient absolument rien qui soit digne d'un quelconque intérêt et ressortent aussitôt.
Toutes ces attitudes sont passionnantes et concourent à tout l'amour que l'on porte à ce moulin qui revit.
Une seule attitude est troublante, voire inquiétante, et souvent agaçante : celle qui consiste à poser une multitude de questions à peine la porte franchie.
Pourquoi agaçante ?
Le téléspectateur semble formé (ou plutôt déformé ?) à être un peu comme l'oie ou le canard que l'on gave sans qu'il ait son mot à dire.
Il a tendance à perdre tout réflexe de recherche personnelle, de capacité à "lire" ce qui l'entoure, de volonté de s'inscrire comme interprète de son environnement plutôt que comme perpétuel spectateur.
Devant et dans le moulin le réflexe est clair et instantané : comme les données et l'information ne viennent pas toutes seules alors les questions fusent immédiatement.
Pourtant le moulin est un livre ouvert à lire par soi même.
Les pièces mécaniques du moulin, toutes issues du monde vivant ou minéral, sont là, sous nos yeux, liées les unes aux autres pour former une sémantique pleine de sens que des siècles de recherches d'améliorations continues, dues à nos ancêtres, rendent si parfaitement opérantes.
C'est cette démarche qui est enrichissante !
Ne la perdons pas !
Si vous venez au moulin, lisez d'abord le livre par vous même !
Ne me demandez pas de vous le "commenter", sans que vous ayez fait montre du moindre effort personnel.
Peut-être aurez vous un peu raison mais peut être pas...
samedi 5 juillet 2008
Vu à la télévision ! Et pourtant...
Un reportage sur le moulin à vent, le fournil et son Maître Boulanger (Gérald) a été tourné et diffusé ce jour là. Et voila que l'on a pu voir ma bobine dans le fenestrou.
Je n'ai pu m'empécher de penser à mon grand-père dont j'ai le profond souvenir qu'étant chez eux, enfant, voyant un présentateur, bien coiffé, bien propre sur lui, dire je ne sais plus quoi dans ce même fenestrou s'était exclamé :
"régarde mé aquiou qué mountre soun moure din lou fenstrou et qui sé sa sé trouve säï mume pas aluma un fio"
"Regarde moi celui-là qui montre sa tête à la television et qui, si ça se trouve, ne sait même pas allumer un feu".
Le lendemain de la diffusion, avec Gérald nous avons eu un peu de mal à allumer le feu du four à bois. Puis, oufffff ! Il a fini par prendre...
lundi 16 juin 2008
Nul n'entre ici s'il n'est géomètre ! et pourtant...
Après avoir gravi les magnifiques petites ruelles escarpées on arrive au pied du moulin et tout en face, adossée au rocher, se trouve la boulangerie. Dès la porte franchie la première chose qui attire l'oeil est la poutre qui supporte le plancher à farines, poutre qui porte une inscription peinte à la main d'une belle écriture cursive.
Il était apparu comme une bonne idée que David REVOY, peintre de talent, inscrive ce que Platon avait fait écrire au fronton de l'Académie qu'il avait créée à Athènes en 387 avant J.C
‘Ici n’entrez pas, hypocrites, bigots,
Vieux matagots, marmiteux, boursouflés,
Torcols, badauds, plus que n’étaient les Goths,
Ou les Ostrogoths, précurseurs des magots,
Porteurs de haires, cagots, cafards empantouflés.
Gueux emmitouflés, frappards écorniflés,
Bafoués, enflés, qui allumez les fureurs ;
Filez ailleurs vendre vos erreurs. (…)’
Pour terminer mon propos je vous dirais simplement que finalement ce n'est pas ce texte que nous avons peint sur cette poutre... mais ça c'est pour une autre fois...
mercredi 11 juin 2008
Agée de bientôt 800 ans et pourtant...
"Que l'abondance, que la sagesse et la beauté te soient données ; l'orgueil à lui seul souille tout s'il t'accompagne".
Trois choses semblent nécessaires et suffisantes à l'accession au bonheur: l'abondance, la sagesse, et la beauté. Trois mots simples, et pourtant...
Les aspirations de notre siècle, de notre culture, ne sont certainement pas celles des Chevaliers du 13ème siècle. Le signifié dans nos esprits, à la lecture de ces trois mots, a très probablement une zone commune assez faible avec celui qu'en avaient les jeunes écuyers immobiles et silencieux en écoutant leurs ainés tout en devant méditer cette maxime.
L'abondance n'était surement pas autant celle de l'argent roi.
La sagesse n'était pas celle de la frilosité et de l'immobilisme.
La beauté tant confusionnelle avec l'esthétisme.
Mais l'ogueil, pour sûr, lui était le même.
Voila l'invariant ! "l'orgueil souille tout".
Combien il est difficile, voire impossible, de s'en départir !
Combien, probablement, cela l'est encore plus dans nos temps dits "modernes" , au temps de l'image, de la communication qui véhiculent des référants qui justement font appel, réveillent sans cesse, exitent l'orgueil de chacun.
Combien ces quelques lettres gravées dans la pierre sont d'actualité !
Vais-je trouver la pierre, le marteau, le ciseau, le savoir-faire, le temps, le courage et surtout l'humilité pour le graver au pied de mon lit ?
dimanche 8 juin 2008
Fini ! et pourtant...
Hier passant dire un petit bonsoir à mes parents (75 et 80 ans) je les ai trouvé en pleine oscultation, loupe en main, de vieilles photos de famille. Maman me tend un petit sachet contenant des négatifs noirs et blancs et me dit "sur celles-ci il doit y avoir mes grand-mères, tu ne peux rien en faire avec tes ordinateurs ?" Me voila parti à faire toutes sortes d'essais, scans, retouches, recadrages, réglages de luminosité, contraste, etc. Le résultat papier jugé pas trop mal, me voici reparti ce jour, dossier sous le bras, pour vivre et faire vivre une petite séquence émotion. Les loupes sont ressorties du tiroir et devant cette boucle du temps qui se referme devant moi voici ce qui m'a traversé l'esprit.
Sur cette feuille de papier qui ce matin encore était d'une virginité parfaite sont venus se fixer de minuscules particules d'encre. Toute la combinatoire de ces particules constitue-t-elle un ensemble fini ou infini ?
Hé bien à l'évidence ce diagramme des possibles est fini !
Faisons un petit exercice : si on imprime à 300 points par pouce on a donc 118 particules d'encre par millimètre ce qui veut dire que pour une photo de 15 cm par 10 cm on a 11.811 colonnes fois 17.717 rangées ce qui nous donne un peu plus de 209 millions de particules au total sur le papier photo. En imprimant en noir et blanc cela nous donne 2 puissance 209 millions de possibilités !
Si l'on imagine faire collaborer les quelques milliards d'ordinateurs et d'imprimantes pour se répartir l'impression de toutes les possibilités on obtient l'ensemble de toutes les photos possibles ce qui veut dire que celle des grand-mères de ma mère en train de tricoter devant la JUVA4 de 1935 sera imprimée comme celle représentant votre propre Grand-mère ou bien votre visage à toute heure de votre propre vie !
Infini ou fini ? Mathématique, philosophie ou spiritualité ? Donc combien des formes de représentation de la Vie, de nos émotions, de nos souvenirs, de notre futur vont émerger de rien sur ces simples feuilles de papier ?
Théorie du Big Bang ? D... ?
A vous de choisir.